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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/171

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REVENANS EN CORPS.

reſſuſcitée par Apollonius de Thyane n’étoit pas réellement morte ; ceux mêmes qui la portoient au bûcher doutoient qu’elle fût décédée. Ce qu’on dit de Simon le Magicien, n’eſt rien moins que certain ; & quand cet Impoſteur par les ſecrets de la Magie auroit fait quelques prodiges ſur des perſonnes mortes, ou réputées telles, il faudroit les imputer à ſes preſtiges, & à quelque ſubtilité qui aura ſubſtitué des corps vivans ou des Fantômes aux corps morts, à qui il ſe vantoit d’avoir rendu la vie. En un mot nous tenons pour indubitable, qu’il n’y a que Dieu ſeul qui puiſſe donner la vie à une perſonne réellement morte, ſoit immédiatement par lui-même, ou par le moyen des Anges, ou des Démons exécuteurs de ſes volontés.

J’avoue que l’exemple de cet enfant de Dalhem eſt embarraſſant. Que ce ſoit l’ame de l’enfant qui ſoit retournée dans ſon corps pour l’animer de nouveau, ou le Démon qui lui ait ſervi d’ame, l’embarras me paroît égal : on ne voit dans tout cet événement que l’ouvrage du mauvais Eſprit. Dieu ne paroît pas y avoir aucune part. Or ſi le Démon peut prendre la place d’une ame dans un corps nouvellement décédé, ou s’il