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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/172

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DISSERTATION SUR LES

peut y faire rentrer l’ame qui l’animoit avant ſon décès, on ne pourra plus lui conteſter la puiſſance de rendre à un mort une eſpéce de vie ; ce qui ſeroit une terrible tentation pour nous, qui ſerions portés à croire, que le Démon a un pouvoir, que la Religion ne nous permet pas de penſer que Dieu partage avec aucun Etre créé.

Je voudrois donc dire, ſuppoſé la vérité du fait, dont je ne vois aucun lieu de douter, que Dieu pour punir le crime abominable du pere, & pour donner aux hommes un exemple de ſa juſte vengeance, a permis au Démon de faire dans cette occaſion ce qu’il n’a peut-être jamais fait, & ne fera jamais, de poſſéder un corps, & de lui ſervir en quelque ſorte d’ame, pour lui donner l’action & le mouvement pendant qu’il a pû conſerver ce corps ſans une trop grande corruption.

Et cet exemple peut admirablement s’appliquer aux Revenans de Hongrie & de Moravie, que le Démon remuera & animera, fera paroître & inquiéter les vivans, juſqu’à leur donner la mort. Je dis tout ceci dans la ſuppoſition que ce qu’on dit des Vampires ſoit veritable : car ſi tout cela eſt faux & fabuleux,