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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/185

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REVENANS EN CORPS.

Magiciens & des Magiciennes, qui ont tenté de faire mourir des perſonnes de conſidération par ces ſortes de moyens, & qui en attribuoient l’effet au Démon ; mais il n’y a guére d’apparence qu’ils y ayent jamais réuſſi. Si les Magiciens avoient le ſecret de faire ainſi périr tous ceux qu’ils voudroient, qui eſt le Prince, le Prélat, le Seigneur, qui ſeroit en ſûreté ? S’ils pouvoient les faire mourir à petit feu, pourquoi ne les pas exterminer tout d’un coup en jettant au feu la figure de cire ? Qui peut avoir donné ce pouvoir au Démon ? Eſt-ce le Tout-Puiſſant pour ſatisfaire la vengeance d’une femmelette, ou la jalouſie d’un amant ou d’une amante ?

Monſieur de S. André Médecin du Roi dans ſes lettres ſur les maléfices, voudroit expliquer les effets de ces dévouemens, ſuppoſé qu’ils ſoient vrais, par l’écoulement des eſprits, qui ſortent des corps des Magiciens ou des Magiciennes, & qui s’uniſſant aux petites parties qui ſe détachent de la cire, & aux atômes du feu qui les rendent encore plus actifs, ſe porteroient vers la perſonne qu’ils voudroient maléficier, & lui cauſeroient des ſentimens de chaleur ou de douleur, plus ou moins forte, ſe-