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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/206

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DISSERTATION SUR LES

ne m’arriva rien de plus ce jour là ; & la nuit je ne dormis guére.

Enfin le lendemain deuxiéme jour d’Août, étant dans le grenier où on ſerroit le foin que l’on apportoit du pré, préciſément à la même heure, je fus pris d’un pareil étourdiſſement & d’une pareille foibleſſe, mais plus grande que les autres : je m’évanouis & perdis connoiſſance ; un des laquais s’en apperçut : on m’a dit qu’on me demanda alors qu’eſt-ce que j’avois, & que je répondis : J’ai vû ce que je n’aurois jamais crû ; mais il ne me ſouvient ni de la demande ni de la réponſe : cela cependant s’accorde à ce qu’il me ſouvient avoir vû alors comme une perſonne nue à mi-corps, mais que je ne reconnus cependant point. On m’aida à deſcendre de l’échelle : je me tenois bien aux échelons ; mais comme je vis Desfontaines mon camarade au bas de l’échelle, la foibleſſe me reprit, ma tête s’en alla entre deux échelons, & je perdis encore connoiſſance : on me deſcendit, & on me mit ſur une groſſe poutre, qui ſervoit de ſiége dans la grande place des Capucins ; je m’y aſſis : je n’y vis plus alors M. de Sortoville, ni ſes Domeſtiques, quoique préſens ; mais appercevant Desfontaines