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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/27

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REVENANS EN CORPS.

ſuſcité auſſi-tôt qu’il fut deſcendu de la Croix, l’on auroit pû croire qu’il n’étoit pas bien mort, qu’il reſtoit encore en lui des ſemences de vie, qu’on auroit pû les réveiller en le réchauffant, ou en lui donnant des cordiaux & quelque choſe capable de faire revenir ſes eſprits.

Mais il ne reſſuſcite qu’au troiſiéme jour. Il avoit, pour ainſi dire, été tué même après ſa mort, par l’ouverture que l’on fit de ſon côté avec une lance, qui le perça juſqu’au cœur, & qui lui auroit donné la mort, s’il n’eût pas été hors d’état de la recevoir.

Lorſqu’il reſſuſcita le Lazare[1] il attendit qu’il eût été quatre jours dans le tombeau, & qu’il commençât à ſe corrompre ; ce qui eſt la marque la plus aſſurée qu’un homme eſt réellement décédé, ſans eſpérance de retour à la vie, ſinon par des voies ſurnaturelles.

La Réſurrection que Job attendoit ſi fermement[2] ; & celle de cet homme qui reſſuſcita en touchant le corps du Prophete Eliſée dans ſon tombeau[3] ; & l’enfant de la veuve de Sunam, à qui

  1. Joan. xj. 39.
  2. Job. xxj. 25.
  3. III. Reg. xiij. 21. 22.