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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/283

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REVENANS EN CORPS.

qui crurent voir les eaux teintes du ſang des Iſraélites, quoiqu’il n’y eût que de ſimples eaux, ſur leſquelles les rayons du Soleil étoient réfléchis, & les faiſoient paroître rougeâtres ; ou celle des Soldats Syriens envoyés pour prendre Eliſée[1] que ce Prophéte conduiſit juſques dans Samarie, ſans qu’ils reconnuſſent, ni le Prophéte, ni cette ville.

Cette faſcination de quelque maniere qu’on la conçoive, eſt certainement au deſſus des forces ordinaires & connues des hommes : par conſéquent aucun homme ne peut naturellement la produire ; mais eſt-elle au-deſſus des forces naturelles d’un Ange ou d’un Démon ? C’eſt ce qui nous eſt inconnu, & qui nous oblige de ſuſpendre notre jugement ſur cette queſtion.

Il y a une autre ſorte de faſcination, qui conſiſte en ce que la vûe d’une perſonne, ou d’une choſe, la louange qu’on lui donne, l’envie qu’on lui porte, produiſent dans l’objet cerains mauvais effets, contre leſquels les Anciens avoient grand ſoin de ſe prémunir, & de précautionner leurs enfans, en leur faiſant porter au col des préſervatifs, ou amulétes.

  1. IV. Reg. iv. 19. 20.