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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/351

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REVENANS EN CORPS.

dans les animaux la mémoire n’eſt-elle pas ſuivie de la réflexion[1], puiſqu’ils ſe vengent de ceux qui leur ont fait du mal, qu’ils évitent ce qui les a incommodés, qu’ils prévoient ce qui peut leur en arriver, s’ils tombent dans les mêmes fautes, &c.

Après avoir parlé de la Palingénéſie naturelle, il conclut : « Ainſi l’on voit combien il y a peu de raiſon de les attribuer au retour des Ames, ou aux Démons, comme ont fait quelques ignorans «.

Si ceux qui opérent les merveilles de la Palingénéſie naturelle. & qui admettent le retour naturel des Fantômes dans les cimetieres & dans les champs de bataille, ce que je ne crois point qui arrive naturellement, montroient que ces Fantômes parlent, agiſſent, ſe meuvent, annoncent l’avenir, & font ce qu’on rapporte du retour des Ames ou des autres Apparitions, ſoit des bons, ſoit des mauvais Anges, on pourroit conclure qu’il n’y a point de raiſon de les attri-

  1. L’Auteur, comme on le voit, n’eſt pas Cartéſien, puiſqu’il donne aux animaux même de la réflexion. Mais s’ils réfléchiſſent, ils choiſiſſent ; d’où il ſuit conſéquemment qu’ils ſont libres.