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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/356

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DISSERTATION SUR LES

juſqu’à ce que je vous euſſe fait part du mien, m’eſt trop glorieux pour que je puiſſe me le perſuader, & je trouve plus d’apparence à croire, que c’eſt un tour que vous me voulez jouer, pour voir de quelle maniére je me tirerai d’un pas ſi gliſſant. Cependant je ne puis réſiſter aux priéres ou plutôt aux ordres dont eſt remplie votre lettre ; & j’aime mieux m’expoſer aux plaiſanteries des Eſprits forts, ou aux reproches des crédules, qu’à la colére des perſonnes dont vous me menacez.

Vous demandez ſi je crois qu’il revienne des Eſprits, & ſi le fait arrivé à S. Maur peut être attribué à quelqu’une de ces ſubſtances incorporelles.

Pour répondre à vos deux queſtions dans le même ordre que vous me les propoſez, je vous dirai d’abord, que les anciens Payens reconnoiſſoient pluſieurs ſortes d’Eſprits, qu’ils nommoient Lares, Lamies, Larves, Lemures, Genies, Manes.

Pour nous, ſans nous arrêter à la folie de nos Philoſophes cabaliſtes, qui imaginent des Eſprits dans tous les Elemens, appellant Sylphes ceux qu’ils prétendent habiter dans l’air, Gnômes ceux qu’ils feignent être dans la terre, On-