Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
339
REVENANS EN CORPS.

difficulté, que de déterminer la maniére dont les Anges connoiſſent toutes les choſes d’ici-bas : car ſi c’eſt par le moyen des eſpéces que Dieu leur communique tous les jours, comme le croit S. Auguſtin, il n’y a pas lieu de douter qu’ils ne connoiſſent tous les beſoins des hommes, & qu’ils ne puiſſent pour les conſoler & les fortifier ſe rendre ſenſibles à eux par la permiſſion de Dieu, ſans en recevoir toujours un ordre exprès : ce qu’on peut conclure de ce que dit S. Ambroiſe au ſujet de l’Apparition des Anges, que leur nature les rend inviſibles, & que leur volonté les rend viſibles ; hujus naturæ eſt non videri, voluntatis, videri[1].

Pour ce qui eſt des Démons, il eſt certain que leur pouvoir étoit bien grand avant la venue de J. C. puiſqu’il les nomme lui-même les Puiſſances des ténèbres, & les Princes du monde. On ne peut douter qu’ils n’ayent long-tems trompé les hommes par les prodiges qu’ils faiſoient opérer à ceux qui ſe dévouoient plus particuliérement à eux ; que pluſieurs Oracles n’ayent été un effet de leur puiſſance & de leurs connoiſſances, quoi qu’une partie ſe doive attribuer à la ſubtilité des hommes ; & qu’ils n’ayent

  1. S. Ambroiſe, Com. ſur S. Luc. I. c. I.