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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/69

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REVENANS EN CORPS.

fonds ſur toutes les formalités de juſtice dans les matiéres qui regardent uniquement la Philoſophie, je ſuppoſerai pour un tems qu’il meurt réellement pluſieurs perſonnes du mal qu’on appelle le Vampiriſme.

Je poſe d’abord ce principe, qu’il ſe peut faire qu’il y ait des cadavres, qui quoique enterrés depuis pluſieurs jours, répandent un ſang fluide par les conduits de leurs corps. J’ajoûte encore qu’il eſt très-aiſé, que certaines gens ſe figurent d’être ſucés par les Vampires, & que la peur que leur cauſe cette imagination, faſſe en eux une révolution aſſez violente pour les priver de la vie. Etant occupés toute la journée de la crainte que leur inſpirent ces prétendus Revenans, eſt-il fort extraordinaire, que pendant leur ſommeil les idées de ces Fantômes ſe préſentent à leur imagination, & leur cauſent une terreur ſi violente, que quelques-uns en meurent dans l’inſtant, & quelques-autres peu après ? Combien de gens n’a-t’on point vûs, que des frayeurs ont fait expirer dans l’inſtant ? La joie même n’a-t’elle pas produit un effet auſſi funeſte ?

J’ai vû dans les Journaux de Leipſik[1]

  1. Supplem. ad viſa Erudi. Lipſ. an 1738. t. 2.