Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
DISSERTATION SUR LES

On ſe rendit avec les Commiſſaires députés pas loin de Belgrade, dans un village, & cela en public, à l’entrée de la nuit, à ſa ſépulture. Ce Monſieur n’a pû me dire les circonſtances du tems auquel les précédens morts avoient été ſucés, ni les particularités à ce ſujet. La perſonne après avoir été ſucée, ſe trouva dans un état pitoyable de langueur, de foibleſſe, de laſſitude, tant le tourment eſt violent. Il y avoit environ trois ans qu’il étoit enterré ; l’on vit ſur ſon tombeau une lueur ſemblable à celle d’une lampe, mais moins vive.

On fit l’ouverture du tombeau, & l’on y trouva un homme auſſi entier, & paroiſſant auſſi ſain qu’aucun de nous aſſiſtans ; les cheveux, & les poils de ſon corps, les ongles, les dents, & les yeux, (ceux-ci demi-fermés) auſſi fermement attachés après lui, qu’ils le ſont actuellement après nous qui avons vie, & qui exiſtons, & ſon cœur palpitant.

Enſuite l’on procéda à le tirer hors de ſon tombeau, le corps n’étant pas à la vérité flexible, mais n’y manquant nulle partie, ni de chair, ni d’os ; enſuite on lui perça le cœur avec une eſpéce de lance de fer rond & pointu : il en ſortit une matiere blanchâtre & fluide avec du