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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/93

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REVENANS EN CORPS.

Commandant de la Compagnie, mon Capitaine & mon Lieutenant étant abſens ; je fus très-piqué que ce Caporal eût ſait faire cette expérience ſans moi. J’eus toutes les peines du monde de me vaincre, & de ne le pas régaler d’une volée de coups de bâton, marchandiſe qui ſe donne à bon prix dans les troupes de l’Empereur. J’aurois voulu pour toutes choſes au monde être préſent à cette opération ; mais enfin il fallut en paſſer par-là.

Un parent de ce même Officier m’a fait écrire le 17 Octobre 1746. que ſon frere qui a ſervi pendant 20 ans en Hongrie, & qui a très-curieuſement examiné tout ce qu’on y dit des Revenans, reconnoît que les peuples de ce pays ſont plus crédules & plus ſuperſtitieux que les autres peuples, & qu’ils attribuent les maladies qui leur arrivent à des Sortileges. Que d’abord qu’ils ſoupçonnent une perſonne morte de leur avoir envoyé cette incommodité, ils la déferent au Magiſtrat, qui ſur la dépoſition de quelques témoins fait exhumer le mort ; on lui coupe la tête avec une bêche, & s’il en ſort quelque goute de ſang, ils en concluent que c’eſt le ſang qu’il a ſucé à la perſonne malade. Mais celui qui m’écrit paroît fort éloigné de