Aller au contenu

Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
VIE DE MÉLANIE

yeux au ciel, je m’écriai : « Maman, Maman Immaculée, toute belle, toute pure, sauvez-moi ! Toute, toute, je suis votre propriété. Jésus, mon Jésus, faites que je vous aime et je vous aimerai ; faites que je sois en vous et je serai en vous ; sauvez-moi et je serai sauvée, etc., etc., et je vous prie par les mérites de votre très précieux sang de convertir Maurice, de sauver son âme. » Maurice, arrivé près de moi, leva respectueusement son chapeau en saluant profondément, prit le panier, remercia et s’en retourna. Vers le soir, Maurice vint chez ma maîtresse, et environ une demi-heure après je fus appelée par ma maîtresse. La famille était réunie. Ma maîtresse me demanda quelle était cette Dame qui était avec moi quand Maurice était venu prendre le panier et à quel endroit elle s’était jointe à moi, si je lui avais dit qui m’envoyait porter le dîner, etc. Je répondis franchement que j’étais seule et que seule avec mon Dieu j’étais revenue, et que je n’avais en aucune manière trahi mes maîtresses.

Jusque vers la fin de mars (où je commençais à faire paître les brebis) je portais le dîner à Maurice et toujours je lui disais quelques paroles, sans que j’eusse la connaissance, la signi-