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La vallée du Bray, changeant de département, se prolonge à quatre lieues au-delà de Gournay jusque à Forges ; elle a par-tout une lieue de largeur. Cette partie de la Normandie intacte, qui n’a point été partagée, conserve ses beaux pâturages, et nourrit des milliers de bestiaux.

Il paroît que la totalité du Bray fut autrefois une grande forêt. On reconnoît encore les places où jadis on a fait du charbon. Les collines dépouillées, sans culture, qu’on voit par-tout dans cette promenade, devroient être replantées ; il est certain que les arbres y réussiroient, puisque de distance en distance on voit des bois épars sur des sommets de même nature à la même élévation.

Tout chemin cesse près d’Epaubourg. Nous traversâmes ce village aux risques de briser nos voitures. Pour reposer nos chevaux fatigués nous descendîmes dans l’église de cette commune, dédiée au bienheureux S. Martin.

On nous fit remarquer d’abord sur la porte principale les quatre fers du cheval du patron de l’église. La voûte est faite de bois de châtaigner ; l’extrémité des poutres est ornée de têtes en saillie, masques bizarres, capricieux, au milieu desquels on distingue le soleil et la lune.

Nous ne nous attendions pas à trouver dans ces lieux écartés, inabordables, dans un séjour de pauvreté, les plus jolis vitraux, d’une conservation