Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sent sous vos yeux, plaines, vallons, montagnes, bois sombres, vallées profondes : c’est une lanterne magique. Le Montjavoult,la montagne de la Morliere se voient dans toute leur grandeur.

Une des faces du château est précédée par un bois planté de châtaigners, d’ormes, et de tilleuls qui périssent de vétusté : l’allée principale a quarante pieds de large et deux cents soixante toises de longueur ; les allées voisines ne sont pas aussi régulières : plus loin toute uniformité cesse ; les arbres sans contrainte, bien aérés, bien séparés ont atteint toute leur grandeur ; ils offrent de vastes ombrages sur des tapis de mousse jaunâtre ; à l’extrémité du bois l’œil découvre un fond très pittoresque, un immense bassin, qui se termine à l’horizon par des montagnes éloignées. Il est des points de vue faits pour les dispositions particulières de l’ame ; il est des jours où l’on ne voudroit voir que des sites mélancoliques ; des moments d’exaltation où l’on cherche l’éclat du soleil et le luxe de la campagne ; il en est où l’on n’aime que les bois solitaires et sombres. Tous les genres d’aspects, toutes les formes champêtres se voient ici réunis ; chaque individu pourroit y trouver ce qui convient à sa manière d’être habituelle ou momentanée. Pour rencontrer ce que vous cherchez aujourd’hui, ce que vous évitiez la veille, vous n’avez qu’à changer d’allée, ou d’aire de vent.

Pourquoi me suis-je imposé la loi de me taire