Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces derniers sont les découpeurs, qui, guidés par l’habitude et leur génie, font avec une vitesse surprenante, à l’aide de scies de la grosseur d’un cheveu, ces dessins délicats, ces arabesques élégants qu’on voit sur le bois ou sur l’ivoire des éventails.

Les bois dont ils se servent sont l’ébene, l’amourette, le palisandre i les bois de rose, les bois qu’ils nomment satinés, violets, œil de perdrix, le buis étranger. À Meru, dans la commune d’Andeville, on n’emploie pas de bois de France : on y travaille l’os et la corne qu’on prépare en manière d’écaille.

À Lormaison, à Corbeil-Cerf, au Déluge, à S.-Crépin, où l’on est bien moins recherché, on se sert pour les éventails d’aliziers, de pommiers, de poiriers, de cerisiers, etc.

La perfection dans chaque genre de travail vient d’un usage que les Anglais ont adopté dans leurs manufactures ; le même ouvrier s’occupe toujours du même travail ; celui qui teint le bois ne teint pas la corne, celui qui teint la corne ne teint ni les os ni le bois : chaque préparation a son travailleur particulier ; scieurs d’os, scieurs de bois, scieurs de panaches, scieurs de bouts en alizier ou pommier ; façonneurs en bois, façon-neurs en os, découpeurs en os ou en bois, sculpteurs en bois ou en os, doreurs en os ou en bois, etc., etc.

On ne fait pas à Meru de rivures en nacre ou