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montées à pierres : on envoie à Paris les bois par grosses ; c’est dans cette ville qu’on les monte en soie, en papier, etc.

La grosse (douze douzaines) coûte de 4 à 60 liv. On compte soixante fabricants en général : douze des principaux travaillent à Meru ; ils emploient près de quatre mille ouvriers dans le canton.

Ces ouvriers font des jeux de dominos, des jetons, des fiches, des étuis, des dés : tous ces produits s’envoient à Rouen, à Paris, en Angleterre. On y tournoit autrefois une grande quantité de dames de tric-trac.

Un autre commerce se pratique encore à Meru : cinq maîtres, servis par trois ou quatre ouvriers, fabriquent les outils nécessaires à l’agriculture, à l’art du charpentier ; ils fournissent Paris, Pon-toise, Versailles, et Saint-Germain. On évalue à 30,000 liv. le résultat de leur travail.

J’ai vu avec le plus extrême plaisir les intéressants atteliers de ces différents ouvrages, l’ordre, l’intelligence, la propreté qu’on y remarque. Cette multitude d’hommes arrachés au désordre de l’oisiveté ; ces enfants, à peine sortis du berceau, s’essayant à des travaux utiles ; l’aisance, la gaieté régnant dans un pays si peu favorisé de la nature, sont un spectacle ravissant pour tous les hommes, sur-tout pour l’administrateur qui peut par son influence servir tant d êtres intéressants, et faire fleurir un des rameaux de l’arbre immense du commerce.