Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/21

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est formé de vallons et de monticules qui laissent appercevoir toutes les variétés de la vallée de S.-Lucien, des jolies habitations champêtres, riches de pâturages et de vergers délicieusement ombragés. Les alentours de Villers, espèce de labyrinthe, sont un des lieux les plus tranquilles, les plus fleuris et les plus frais qu’on puisse parcourir dans les jours ardents de l’été. Il est peu de jeunes gens qui ne rattachent à ces beaux lieux, dans les premières émotions du printemps, ces douces sensations que l’amour, que l’opulence de la nature, et que le chant de mille oiseaux déterminent. J’ai remarqué pourtant que ces heureuses demeures sont un peu négligée, et que la discrétion ou la froideur du Beauvaisin n’a tracé, ni sur les beaux frênes, ni sur les ormeaux et les peupliers qui parent ce séjour, de ces noms enlacés, de ces emblèmes amoureux si communs dans la Bretagne ou dans les provinces du midi. À la ferme du bois, avant la descente qui conduit dans la plaine de Troissereux, vous découvrez un vaste bassin, formé par le prolongement de la montagne de Montmilles, et les bois qui couronnent la fin du coteau de Villers ; cette vue étendue est embellie par les contours du Thérain, qui serpente dans la prairie, par de belles moissons, par des bosquets agréablement disposés. On aime à contempler le soleil couchant, du bois où ce riche tableau se déploie avec magnificence, à voir ses rayons pourprés teindre les ondes du Thérain, que la lune doit bientôt déco-