Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/219

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de la chevalerie d’après les descriptions d’Amadis, de Tristan le Léonais, de l’Arioste, et de tous nos vieux romanciers ; on croit voir les créneaux garnis de lances, de soldats, et le nain qui surveille au sommet de la tour, sonnant du cor pour avertir de tout ce qui se passe à dix lieues à la ronde.

L’église, que la religion, que l’amour de ses anciens seigneurs ont respectée, offre dans son intérieur un tombeau de marbre blanc extrêmement riche, surchargé d’ornements, de légendes et des cartouches : les armes du seigneur sont soutenues par des amours fondant en larmes, pleins d’expression dans la figure et dans l’attitude : un homme, une femme sont couchés, vêtus de longues robes ; l’homme a trois bagues, une sur l’index de la main droite, l’autre au petit doigt de la même main, la troisieme sur le milieu de l’index de la gauche ; il porte une grosse chaîne sur la poitrine ; une épée brillante, ciselée, ornée de petits portraits, descend de l’estomac jusqu’à mi-jambes ; ses habits sont enrichis d’une large broderie. Cette tombe est entourée d’un espece de cadre sur lequel sont sculptées, dans le meilleur style, une vigne et des branches de chêne ornées de glands. La grotte, assez profonde, dans laquelle est placé ce beau tombeau, est parée de pierres tellement élaborées, si délicatement évidées, qu’elles donnent l’idée de ces filigra-