Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/218

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carte géographique à laquelle l’imagination ajoute quelque chose, mais dont l’homme le plus difficile à convaincre ne pourroit nier l’existence.

Je me rendis au château de Beauvoir, ainsi nommé de la vue immense dont il jouit ; il domine sur Bratuspance, Caply, Vandeuil, sur Breteuil, dont l’abbaye et ses bâtiments presque neufs offrent une masse plus imposante que le reste de la ville, sur une immensité de collines et de montagnes lointaines.

Curieux de connoître sur ce point l’extrémité du département, je me rendis par un chemin très montueux, très difficile, par un pays dépouillé d’arbres, jusqu’à la petite commune de Folleville, appartenant au département de la Somme. Le château dominateur du pays est sur le sommet d’une haute montagne ; il est entièrement abandonné ; ses tourelles élevées, qui surmontent de hautes tours, ne sont plus fréquentées que par des corbeaux et des oiseaux de proie : on y pénetre par un pont de deux arcades, sous lequel on a creusé des fossés très profonds, qui, comblés en partie, s’unissent, par des gazons chargés d’arbres fruitiers, d’arbrisseaux, et de fleurs, à des vergers délicieux. Il est peu de monuments en France qui se présentent avec plus d’élégance, de grandeur et de majesté, avec quelque chose de plus étrange ; c’est ainsi que l’imagination se peint les châteaux