Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/251

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veillées ; les hommes s’excercent à différent jeux dans les rues, pour s’échauffer et ménager le bois.

La révolution, par la suppression des gabelles, des droits sur le vin, des fortes censives dont les vignes étoient grevées, donne à ces malheureux une vie plus douce : ils sont sincèrement attachés au nouveau régime.

Il regne dans cette commune un usage licencieux nuisible aux mœurs, et propre à engendrer des haines et des vengeances : l’ancienne police le toléroit sans doute dans la persuasion qu’il pouvoit être avantageux dans un pays où les maris, presque toujours absents pour mendier ou pour travailler, n’ont d’autres surveillants de la fidélité de leurs moitiés que l’influence de l’opinion et la crainte de l’ignominie. Le voici :

Se commet-il un adultere dans le cours de l’année, les deux parties sont citées au carnaval suivant devant la justice dite des fous : elles refusent d’obéir ; leur procès n’en est pas moins instruit par contumace en place publique pendant trois.dimanches consécutifs ; enfin, après avoir entendu les témoins et les défenseurs des accusés dans leurs plaidoyers burlesques, on les condamne à être brûlés solennellement le jour du mardi-gras.

Tous les citoyens des communes voisines qui ont des chevaux ou des mulets sont sommés à l’avance de se rendre avec leur monture sur la