Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/26

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les terrains qui séparent ces routes de tout ce qui peut embellir la campagne ; jardins frais et fleuris, moulins si variés de formes, châteaux, qui ne rappellent ni l’extrême opulence, ni la féodalité, sentiers au fond de la vallée, que coupe un ruisseau murmurant, qui vous conduit à l’habitation du simple laboureur, où l’hospitalité vous offre ses fruits, son lait, et ses caresses.

J’ai cru nécessaire de donner au voyageur l’idée positive de ce qu’il pourroit trouver dans les environs de Beauvais, si ses affaires, ses goûts ou la curiosité l’y conduisoient.

Ce seroit ici le lieu de faire connoître les fêtes de villages qui dans les principaux jours de l’année appellent les Beauvaisins à la campagne : mais on ne peut nommer fêtes les rassemblements qui s’y forment ; la propreté, j’oserois dire l’espèce de luxe des individus de la classe la moins riche sont la seule chose qui m’ait frappé dans ces réunions, auxquelles aucun instrument champêtre ne donne la vie ; on s’y rend processionnellement sans gaieté ; de tristes violons tentent en vain de donner de l’action à des êtres que leurs mœurs ou que leur position sur le globe rendent apathiques et froids. O rives de l’Arno ! champs animés de la Provence et du Languedoc ! rivages de la Loire ! hameaux de la Bretagne ! combien vous parlez plus aux cœurs, à l’imagination ! non que la nature soit plus belle dans ces contrées, mais