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gnobles, coupe de ses flèches aiguës les nuages presque décolorés de l’orient.

Avant le quatorzième siècle tous ces terrains étoient incultes, comme les marais d’Allonne et de Marissel le sont encore : à cette époque les habitants de Voisin-Lieu les défricherent, les convertirent en prairies ; ceux de la poterne S.-André y cultiverent des chanvres et des lins. Ils devinrent dans le quinzième siècle ce qu’ils sont à présent, le jardin le plus riche et le plus fécond de la France.

Qu’on juge de la bonté de cette terre, dont on vend l’arpent 3000 francs, quand il rapporte de 15 à 1700, et quelquefois 2400 francs par an.

Le terrains des aires est aquatique. Il donne des fraîcheurs aux étrangers qui le cultivent : il ne fait aucun mal à ses habitants, dont l’âge se prolonge quelquefois jusqu’à quatre-vingts à quatre-vingt-dix ans. On y meurt rarement avant soixante ans.

Mais, je l’ai dit, l’agiotage destructeur pénetre jusque dans cette heureuse vallée, et menace de la détruire. Les habitants commencent à préférer l’abondant produit de l’usure à l’honnête rapport de leur travail. Il n’est plus d’angle sur la terre que n’ait atteint la démoralisation.

Le peu de cidre qui se récolte dans le canton de Beauvais est d’une médiocre qualité ; il se