Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/341

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DU DEPARTEM. DE L’OISE. 3/|i hideux coup-d’œil d’arbres sortants à peine de terre, rongés de mousses, et présentant une vieillesse précoce et décrépite, à côté des beaux plants qu’on vient d’abandonner. On se hâte de quitter ces lieux inféconds pour s’enfoncer dans des allées de chênes, dont les dômes majestueux voilent l’éclat des plus beaux jours : quelle variété dans les masses, dans les formes et dans les teintes de ces colosses monstrueux ! quelles douces espérances on conçoit en passant à côté de ces jeunes plants de frênes et de bouleaux destinés à nos descendants ! Aux jouissances que ces voûtes, que ces allées prodigieuses, que ces antres profonds richement couronnés, que ces colonnades impénétrables à l’œil, que ces vastes amphithéâtres procurent, ajoutez ces masses de couleurs que l’automne répand sur des tapis verds, d’un jaune d’or, rembrunis, ou pourprés ; ces lieux qui sembleroient l’asyle du désespoir ; ceux qui pourroient donner quelques soulagements à la noire mélancolie. Là des vallons délicieux ne rappellent que des scenes d’amour ; ici l’on croit entendre le bruit des cors, le hurlement des chiens, et voir passer sous différents costumes le brillant cortege de nos rois ; plus loin ce tertre couvert de fleurettes champêtres est un site de bergerie : l’imagination et la mémoire transportent dans les siecles reculés, où, pres des antres sombres et des chênes majestueux, nos vénérables druides instruisoient les enfants