Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/407

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DU DEPARTEM. DE L’OISE. 407 La commune de Varesne est fort jolie ; elle a conservé une avenue qui l’embellit, composée de quatre grandes routes de tilleuls, et de deux allées collatérales, qui donnent une ombre épaisse dans l’été : elle traverse tout le village. Le château de Varesne, placé sur le bord de la riviere, étoit remarquable par sa grandeur : un parc couvert d’arbres étrangers en dépendoit ; deux cents orangers, plus forts que ceux qu’on voit aux Tuileries, formoient une avenue qui aboutissoit à la principale entrée de l’édifice. Tout est ruiné depuis la révolution ; on n’a même pas épargné le cercueil et les cendres de madame de Barbanson, propriétaire et bienfaitrice de Varesne, etc. Elle mourut le 23 mai 158-7 ; son mari avoit été tué le 10 novembre 1567 à la bataille de Saint-Denis. On se permit les plus grossieres et les plus sales plaisanteries sur le corps de cette dame, parfaitement conservé dans le cercueil de plomb qui l’enfer-moit ; et le produit du cercueil qu’on vendit enivra dans un cabaret des hommes qui s’étoient souillés d’un crime en violant l’asyle de la mort. Louis XIII avoit logé dans ce château. Le chancelier Duprat, ancien propriétaire de Varesne, y dépensoit 200,000 livres de rente, et faisoit vivre tout ce village. A. l’imitation de la fête établie a Salency, il avoit fondé un prix annuel de cent pistoles en faveur des trois filles les plus vertueuses des communes de Varesne, de Cauny,