Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/50

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voit beaucoup plus de toits couverts de chaume que de tuiles. Ces maisons posent sur un terrain inégal. Toutes les bornes, marches d’escalier, et pierres de taille, employées à Songeons, viennent des carrières de grès coquiller de Fretoy et de Grémévillers. Ces carrières, très abondantes, fournissent des mêmes objets Beauvais et une grande partie du département.

L’industrie qui règne dans Songeons en éloigne la pauvreté ; on n’y voit que deux femmes à l’aumône : mais des mendiants étrangers abondent dans cette commune. Ces malheureux vivoient jadis du commerce de bas et d’étoffes, que la chute des fabriques et la cherté des matières premières leur ont fait abandonner. Le grand commerce de Songeons et des villages voisins est celui de lunettes. Il y a dans les communes d’Héricourt, de Campaux, d’Ernemont, de S.-Samson, de Villers, de Sully, etc., quatre-vingts lunettiers et deux cents cinquante frotteurs de verre ; ils fabriquent environ six mille quatre cents grosses de lunettes. La grosse est composée de douze douzaines, dont le prix actuel est de 15 l., ce qui produit un total de 96006 l. Il faut y joindre une somme de 34000 l. pour quelques objets d’optique, des miroirs à grossir, des miroirs à facette, et des verres non-montés, qui s’envoient à Rouen. Dans ces 130006 liv. sont comprises 41695 l. de matières ; savoir 38920 l. pour achat de verre, et 2775 liv. pour achat de