Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/53

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celles de Beauvais. On emploie aussi le plâtre comme engrais dans les prairies artificielles ; on le fait venir de six à sept lieues, des fours situés près de Marmès. On est aussi en usage de marner les terres humides ; mais on n’y connoit pas ces excellents mélanges de terres végétales et de fumier, appelés compost par les Anglais, qui font prospérer leur agriculture d’une manière si avantageuse : on emploie ces mélanges en Normandie sous le nom de tombes. Dans peu la poudrette sera en usage ici, comme dans le reste du département, grâce à des entrepreneurs qui viennent d’obtenir la faculté d’en fabriquer à Beauvais.

On cultive dans ce pays du bled, du seigle, de l’orge, de l’avoine, des pois, des vesces d’hiver et de printemps, des lentilles : le sarrasin y réussirait très bien, mais le cultivateur trouve plus d’avantage à semer de l’orge. L’avoine d’hiver seroit d’un bon rapport comme on s’en est convaincu ; elle vaut un tiers de plus que l’avoine ordinaire : il seroit à souhaiter que les cultivateurs en tirassent la semence du Calvados, ainsi que celle d’une espèce de sainfoin, beaucoup plus vigoureux, beaucoup plus productif que celui qu’on récolte dans le département de l’Oise. On devroit augmenter dans cet arrondissement la culture de la navette, de la camomille, du pavot, du chanvre, du lin, et d’autres graines que la proximité des moulins à huile rendroit d’une facile exploitation.