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progrès dans la mécanique et nos recherches multipliées nous conduiront probablement à des résultats qui pourront atteindre ou surpasser ceux des Vénitiens même. On peut d’autant plus se flatter d’obtenir ces avantages sur leurs lunettes que nos glaces à présent l’emportent infiniment sur les leurs.

L’art du lunettier est devenu plus facile depuis que les montures en baleine sont en usage. Quatre ou cinq mois suffisent pour former un ouvrier intelligent : des femmes, des enfants de dix ou douze ans montent des lunettes avec beaucoup d’adresse et d’habileté.

La chûte des fabriques d’etoffes et de bas du voisinage augmente encore le nombre de ces ouvriers. Le reste des habitants de Songeons s’occupe de la culture des terres. Leur sol est entrecoupé de vallons : il est peu fertile en général ; le travail forcé des cultivateurs lui donne quelque valeur. La culture des terres est très dispendieuse ; elles sont fortes et mélangées de pierres calcaires ; il faut quatre chevaux pour les ouvrir : beaucoup de terres sont laissées en pâturages d’un bon rapport, sur-tout sur les bords du Thérain. Les principaux engrais de ce pays sont les fumiers ordinaires, et les cendres de tourbes, qu’on y fait venir de Beauvais et de Bresles, et même d’Amiens ; un préjugé ridicule a persuadé que les cendres de tourbes de cette dernière ville sont préférables à