la France, éprouvé les dégâts tolérés pendant la révolution : on manquera dans peu de temps des arbres nécessaires pour les moulins et les pressoirs. Il faut par-tout arrêter le désordre, et par-tout replanter les bois ; il faut que le gouvernement serve et favorise les plantations, et que ses forêts fournissent les jeunes arbres dont les particuliers ont besoin pour couvrir leurs terres.
Je ne parle pas ici des fermes et des maisons champêtres ; on sait combien en général en France elles sont mal bâties, et combien, dans la Picardie sur-tout, les toits de chaume les exposent à devenir la proie des flammes ; évènement affreux qui malheureusement dans ces contrées n’est pas toujours l’effet de la mal-adresse ou du hasard. On demande depuis long-temps aux architectes, qui copient avec tant de goût et de précision les monuments de Balbec et de l’Italie, une forme de maisons, de granges, et de tous les établissements nécessaires aux fermiers, pour éloigner de leurs demeures la putridité des fumiers, l’insalubrité de leurs cours, etc. Hommage à l’homme qui fera ce présent à la France ! En attendant cet avantage, le gouvernement pourroit, par une défense positive[1] ou par une prime légère, engager ou contraindre tous ceux qui font de nouvelles constructions à les couvrir en tuiles.
- ↑ Une ordonnance, homologuée au parlement de Paris en 1786, obligeoit de couvrir en tuiles toutes les maisons neuves.