Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/82

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DE GRANDVILLIERS.


Nous quittâmes Songeons, accompagnés d’un cortège égal à celui qui nous avoit reçus : le maire, quelques jeunes gens à cheval nous accompagnerent jusqu’à près d’une lieue de cette commune. La route d’abord est montueuse, impraticable dans l’hiver ; les terres qu’on traverse sont médiocres, chargées de silex, mais bien travaillées. Que de jacheres ! En approchant de Thérines le sol se couvre de bois. J’allai rendre hommage à la respectable mademoiselle d’Héronval, maltraitée par les habitants de sa commune dans le regne de la terreur : elle eut la générosité de tout pardonner ; elle ouvrit sa maison, distribua son linge à ces mêmes habitants qu’un affreux incendie venoit de ruiner : elle donna cent liv. à chacun de ces infortunés, et leur facilita les moyens de rétablir les métiers qui les faisoient vivre. Qu’on est heureux de rencontrer épars sur la surface du globe de ces individus échappés à la corruption générale ! Anges répandus sur la terre pour en bannir les haines, la misanthropie, pour détruire cette humeur sombre et noire qui nous porte après les grandes révolutions à détester le monde et ses féroces habitants !

J’allai distribuer aux incendiés de Thérines une