DU DEPARTEM. DE L’0ISE. noi riche abbaye , dans les douzieme , treizieme et quatorzieme siecles. Ces ornements sont faits d’un bois dont tout annonce l’extrême vétusté. On est étonné des folies que les sculpteurs ont conçues , ont exe- cutées , sur-tout de l’incroyable mouvement des figures , dans un temps ou les peintres de l’Italie ont représenté leurs personnages droits , immobiles, placés par compartiment, avec sym- métrie , des deux côtés du personnage prin- cipal. Je ne doute pas que les dessins de Saint-Lucien n`aient été connus de Michel-Ange et de Jean Cousin quand ils executerent les jugements der- niers de la chapelle Sixtine, et des Minimes du bois de Vincennes. La tentation de saint Antoine est un des prin- cipaux morceaux des stales et des balustrades que je vais essayer de decrire, avec Fimpossibilite ce- pendant de faire connoître la chaleur de leur exécution. Saint Antoine, assis sur un tronc d`arbre , est appuyé sur le livre qu’il lisoit, quand un diable vint le distraire, et que Proserpine , dans une attitude gracieuse, vint lui presenter un bouquet. Le diable, nu , couvert d’un poil droit et roide, saisit le saint par les épaules, et l’arrache à la méditation ; ses mains , en forme de pattes d'oie, sont couvertes de rudes nageoires , armées de
