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CHAPITRE X


Arrivée et réception du corps de Livingstone. — À propos de la mort du docteur. — Avenir de l’expédition. — Démission de Murphy. — Départ forcé de Dillon. — Mon personnel. — Difficultés du transport. — Argument des indigènes en faveur de l’esclavage. — Coup affreux. — Kasékérah. — Dignité offensée d’un askari. — Travail éludé. — Déserteurs. — Marche agréable. — Clubs de village. — Une visite à Murphy. — Transport de la dépouille de Livingstone. — Capture d’un voleur. — Réduction de l’équipement. — Saleté et ivresse d’un chef. — Ânes de Mascate. — Fermeture de la route.


Quelques jours après arriva le convoi funèbre. Séid Ibn Sélim, Cheik Ibn Nassib, son frère Abdallah, tous les notables de la colonie, témoignèrent de leur respect pour la mémoire de Livingstone en voulant assister à la réception du corps.

Celle-ci eut lieu avec toute la solennité que nous pouvions y mettre. Les askaris furent rangés sur deux lignes entre lesquelles passa la dépouille de l’illustre voyageur ; et quand elle entra dans la maison, le drapeau, qui ce jour-là n’avait pas été déployé, fut hissé à moitié du mât.

Souzi, le chef de la caravane, rapportait tout ce qui avait appartenu à Livingstone : les armes, les instruments, les papiers, les effets, et nous apprit qu’en outre il y avait dans l’Oudjidji une caisse de livres que son maître y avait laissée. Il ajouta que peu de temps avant sa mort, le docteur s’était préoccupé de cette caisse et avait exprimé le désir qu’elle fût envoyée à la côte.

La mort de Livingstone, autant que j’ai pu m’en assurer par le rapport que m’ont fait Souzi, Chouma et leurs camarades, s’est produite un peu à d’ouest de l’endroit où elle est marquée sur la carte.

Le grand voyageur souffrait depuis quelque temps d’une dyssenterie aiguë ; malheureusement l’activité de son esprit ne lui permettait pas de se reposer. S’il se fût arrêté pendant une