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fléaux sont terminés par une planchette, pareille à la pelle d’une rame.

Après ce battage, qui l’a séparé de la portion la plus grossière de la balle, le grain est serré dans le linndo. Quand on veut s’en servir, on le bat dans un mortier, ce qui le dépouille de la dernière partie de la glume et le concasse ; puis on le réduit en farine au moyen de deux pierres, de grandeur inégale. La plus large est fixée dans le sol ; l’autre, beaucoup plus petite, est mise en œuvre par une femme agenouillée, qui la fait mouvoir sur la meule où est déposé le grain : système primitif qui a pour effet de mêler à la farine une forte proportion de gravier.

Pendant ce pénible travail, les meunières ont souvent des bébés attachés sur le dos ; et à chaque mouvement du corps, leurs mamelles pendantes et flasques se balancent dans le tas de farine, qui s’accroît avec lenteur.

Une ligne verticale au milieu du front et une sur chaque tempe, faites au moyen du tatouage ; un vide triangulaire à la mâchoire supérieure (ablation de l’angle interne des incisives médianes), et un petit morceau d’ivoire d’hippopotame où un fragment de coquillage, l’un ou l’autre en forme d’équerre, constituent les marques nationales.

Ainsi que dans les tribus voisines, la verroterie et le fil métallique sont les principaux éléments de la parure. Les chefs de tout grade y ajoutent deux brassards d’ivoire, sortes d’étuis dont l’avant-bras est revêtu du coude au poignet, et que, dans le combat, ils frappent l’un contre l’autre pour rallier leurs guerriers ; le bruit s’en entend de très loin.

Généralement les hommes se rasent le dessus de la tête et divisent le reste de leur chevelure en d’innombrables torsades, qu’ils allongent avec de fines lanières de leur feutre d’écorce, et qui, par ce moyen, descendent quelquefois jusqu’au bas de la taille. En voyage, ces nombreux tortillons sont réunis et forment catogan.

Des merveilleux ont toute la chevelure coupée très ras, afin de pouvoir porter perruque dans les grands jours. La perruque de ces dandys est un assemblage de cordelettes.

Chez la plupart des femmes, la toison est abandonnée à sa frisure naturelle et sert de pelote, où sont fourrés le couteau, la pipe, les menus objets ayant tigelle ou pointe. Chez les au-