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Au milieu de la foule circulent des gens venus de loin pour placer de l’ivoire et des esclaves ; et le marchandage se faisant sur un ton très élevé, le bruit est assourdissant.

Tous les objets mis en vente sont évalués en sofis, perles cylindriques d’un blanc mat, ayant l’aspect de fragments de tuyaux de pipe. Il en résulte une industrie curieuse : au commencement du marché, des hommes, porteurs de valises remplies de la monnaie courante, échangent leurs sofis contre des perles d’autres sortes, que leur donnent ceux qui se proposent de faire des achats. À la fin de la séance, ils placent ces mêmes perles aux vendeurs, en retour des sofis que ceux-ci leur rendent : double transaction qui leur procure double bénéfice.


Poteries de l’Oudjidji.

Chaque vendeur a sa place, et beaucoup de marchands se construisent de petits hangars avec des feuilles de palmier.

Les Vouagouhha se distinguent facilement à leur coiffure, très compliquée chez les deux sexes ; caractère auquel s’ajoute, pour les femmes, un tatouage fantaisiste, largement employé.

On reconnait les Vouaroundi à leur couleur de bronze florentin, couleur qu’ils se donnent en s’enduisant d’argile rutilante délayée avec de l’huile ; ce qui les fait désigner par les Arabes sous le nom de gens à peau rouge, c’est-à-dire d’une nuance claire.

Les habitants de la ville et du district, les Vouadjidji, sont d’une assez belle race ; mais ils passent pour être à la fois ivrognes et voleurs. Je ne crois pas, néanmoins, que, sous ces