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bouchure d’une rivière, tout près de l’endroit où Stanley débarqua avec Livingstone pour reprendre le chemin de l’Ounyanyemmbé.

Là, nous trouvâmes de malheureux indigènes, extrêmement effrayés d’une bande de Vouanyamouési qui venait de s’établir au bord du lac et allait à la chasse des habitants. Le lendemain, j’eus la visite du chef de cette bande ; il parut très contrarié de ce que je n’avais pas apporté de grain et de chèvres, qu’il m’aurait payés en esclaves. À la vue de ses canots, tous ceux des naturels qui étaient dans notre camp furent saisis de terreur et prirent la fuite, malgré l’assurance que je leur donnai qu’ils n’avaient rien à craindre, tant que je serais là.



Sammbo.

Je ne parle pas des nombreux cours d’eau que nous avons rencontrés dans cette marche, la liste en serait trop longue. Ils charriaient au lac une masse d’eau énorme et une quantité d’îlots flottants, principalement composés des mêmes plantes que ceux qui couvraient le Sinndi ; en surplus de ces herbes, quelques-uns portaient des buissons, même des arbres.

L’aspect de ces îlots mouvants est des plus singuliers ; parfois plus de cinquante sont en vue, et, de loin, ils ressemblent d’une manière frappante à des navires sous voile.