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on le met sur le fuseau, et de nouveau coton est pris, tordu et filé de la même manière. Le fil ainsi obtenu est grossier, mais très fort et d’une égalité surprenante. Pour le tissage, on l’enroule sur des bâtons de quatre pieds de longueur, qui servent de navettes.

Les gens du pays ont le nez aquilin et sont bien de profil ; mais tous ont de larges narines qui, vues de face, les défigurent.

Quelques opulents avaient la tête couverte de sofis. Chacune de ces perles était enfilée séparément sur une mèche de cheveux, et l’ensemble, qui produisait l’effet d’une tête couverte d’écailles, n’était nullement agréable à voir. Ceux qui n’avaient pas le moyen de se payer cette coiffure dispendieuse l’avaient imitée en se faisant, avec leur toison, de petites balles empâtées d’un enduit qui ne permettait pas de distinguer les brins de laine.

Presque tous portaient des anneaux de jambe fabriqués avec de l’herbe, et des bracelets de fibres de dattier sauvage habilement tressées ou tordues.


Armes.

Les arcs que nous eûmes occasion de voir se terminaient d’un côté par une frange de longs poils ; quelques-uns même en avaient aux deux bouts. Outre la corde de rechange qui s’y enroule, le bois de ces arcs est entouré d’un fil, appliqué avec beaucoup de soin. Quant aux flèches, elles sont de divers mo-