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Pendant la nuit éclata un orage effroyable dont les roulements, répétés par l’écho, dépassèrent tout ce que j’ai jamais entendu.

Le lendemain, je continuai ma route malgré une forte houle, que le vent poussait à la côte, une plage ouverte et sans herbe. Mes hommes fort heureusement ne s’inquiétaient plus de ce qui autrefois les eût terrifiés, et nous atteignîmes Akalonnga, l’un des plus gros bourgs que j’aie trouvés en Afrique.

Le chef, appelé Miriro, un vieillard à longue barbe, mais dont les favoris et les moustaches étaient rasés, vint me faire une visite. Il avait mis pour la circonstance une jupe de drap rouge et noir, remplacé par un fez le mouchoir crasseux qui formait sa coiffure habituelle.


Grenier du chef Miriro.

Mes fusils se chargeant par la culasse et mes revolvers le frappèrent d’admiration ; il éprouva le besoin d’obtenir en présent un de ces fusils merveilleux, et de me faire rester pour lui raccommoder une boîte à musique qu’il avait reçue d’un Arabe.