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dence de Bammbarré, le père de Kassonngo. La veuve du chef habitait toujours le vieux harem. Elle passait pour être en communication avec le défunt, ce qui lui valait le don de prophétie, et elle ne pouvait recevoir d’autre visite que celle de l’un des magiciens du chef actuel qui venait la consulter dans les grandes circonstances.

Ses chèvres et ses poules vaguaient sans danger autour de sa demeure ; il n’y avait pas, dans tout l’Ouroua, d’homme assez téméraire pour oser toucher à quelque chose qui pût lui appartenir. Elle vivait complètement seule, n’ayant près d’elle que d’anciens esclaves de son mari. Le soir, ces esclaves apportaient à l’endroit désigné les vivres dont leur maîtresse avait besoin et se retiraient sans l’avoir vue.


Maison lacustre du Mohrya.

Le même jour, nous avions passé devant un petit hangar, bâti avec un soin particulier. Des rideaux d’étoffe d’herbe, tombant de la toiture, dérobaient le contenu du bâtiment aux regards des profanes. Décidé à voir ce contenu, que l’on me disait être une grande médecine, je soulevai l’étoffe : une quantité de crânes humains, rangés en cercle et ornés de perles, s’offrit à mes yeux. J’ai su plus tard que ces crânes étaient ceux des fils