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depuis notre départ d’Oudjidji. Malgré ce retour des bêtes bovines, il m’arriva souvent, ainsi qu’à mes hommes, de souffrir cruellement de la faim. Les villageois ne consentaient à vendre leurs provisions que pour des esclaves, de l’étoffe ou de la poudre ; et je n’en avais pas.

Toute la première partie du Lovalé est composée de grandes plaines découvertes, entremêlées de bois et de jungles, et renfermant de nombreux villages, bâtis avec beaucoup de soin. Les maisons, de forme ronde, carrée ou ovale, ont des toitures élevées, se divisant parfois de manière à se terminer en deux ou trois pointes.


Village du Lovalé.

La caravane passait là comme ailleurs ; sa marche était partout la même. De temps à autre, nous étions arrêtés par la fuite d’un certain nombre de captifs, ou par un chef qui demandait à Alvez de lui donner un jour. Alvez s’empressait de condescendre à ce désir, bien qu’ordinairement il lui en coûtât quelques esclaves. Une fois même il répondit à la requête de l’un des chefs du Lovalé par l’envoi d’un lot tiré de son propre harem.

Des camps échelonnés sur la route en nombre incalculable témoignaient de l’importance du commerce qui se fait aujourd’hui entre le Bihé et les provinces de l’intérieur, commerce dont l’esclave est le principal objet.