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CHAPITRE XXX


Le Couenza. — Sa navigation. — Village soigné. — Greniers à toiture mobile. — Faux rapports. — Coiffure extraordinaire. — Disparition du bétail. — Traversée de la Koléma. — Susceptibilité d’un indigène. — Saleté des villages. — Réception d’Alvez. — Payement des porteurs. — Salaire dérisoire. — Compensation. — Luxe : oignons et savon. — En loques. — Nouvelle fourberie d’Alvez. — Un homme en larmes. — Tir à l’arc. — Tornado. — Ville de Kagnommbé. — Son étendue. — Un secrétaire ne sachant pas écrire. — Gens de Mchiré. — Communication entre Benguéla et Zanzibar. — Réception chez Kagnommbé. — Habits d’honneur. — Féticherie. — Cimetière royal. — Garde du chef. — Importance d’un chapeau. — Habitation du sénhor Gonçalvès. — Surprise. — Hospitalité séduisante.


Le lendemain, 2 octobre, nous levâmes le camp de bonne heure, et, descendant une berge de vingt-cinq pieds d’élévation, nous nous trouvâmes sur un terrain absolument plat, d’une largeur de plus de deux mille yards (deux kilomètres). De l’autre côté de ce terrain était le Couenza qui, dans la saison pluvieuse, le couvre entièrement. Pour gagner la rivière, il nous fallut traverser plusieurs petits étangs et des espaces marécageux où s’ébattaient de nombreux oiseaux d’eau. Je tuai là un héron d’un blanc de neige, tout petit, mais charmant.

En cet endroit, le Couenza n’avait alors que soixante yards de large et une vitesse de trois quarts de nœud ; mais sa profondeur, au milieu du chenal, était de trois brasses.

Sur la rive gauche, dont la berge était pareille à celle où nous avions campé, se trouvaient deux villages habités par les passeurs. Les canots étaient nombreux, mais n’avaient rien d’engageant : de misérables pirogues de seize à dix-huit pieds de long, sur dix-huit pouces de large. Ne voulant pas confier mon journal et mes instruments à ces barques délabrées, je mis en état mon bateau de caoutchouc et passai avec lui ma bande et mes bagages, à la grande surprise des indigènes. Heureuse in-