pour cette infâme souillure, et ne put être apaisé que par un présent d’étoffe. Il serait heureux que ces gens-là eussent pour leurs demeures la moitié de la susceptibilité qu’ils montrent pour leurs champs ; car leurs villages sont d’une malpropreté insigne, et seraient bien pis sans les nombreux pourceaux qu’ils renferment.
La route traversait un pays charmant, dont le grès rouge, mis à nu par les éboulis et les déchirures de collines escarpées, contrastait heureusement avec les teintes variées et brillantes de l’herbe et du feuillage.
Femme de mulâtre, vue à Kapéka.
Alvez ayant des amis dans la plupart des bourgades près desquelles
nous passions, s’arrêtait pour boire avec eux, au grand
retard de la marche. Toutefois, dans l’après-midi, nous atteignîmes
les abords de son établissement, et nous fîmes halte,
non seulement pour donner aux traînards le temps de nous rejoindre,
mais pour distribuer la poudre qui devait annoncer
notre arrivée.
La caravane au complet, nous entrâmes dans le village, où immédiatement nous fûmes entourés d’une foule hurlante : femmes et enfants accourus de près et de loin pour saluer le retour des porteurs. Devant la maison d’Alvez, une demi-douzaine de fusils répondaient par un feu rapide et soutenu aux