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Les îles Makakomo qui, de mémoire d’homme, faisaient partie du continent, au moins plusieurs d’entre elles, et dont la plus éloignée du rivage, féconde et populeuse il y a quelques années encore, n’est plus aujourd’hui qu’un amas de rochers stériles, à demi submergés, prouvent la rapidité de l’accroissement du Tanganyika et de l’action dévastatrice des eaux.

Non loin des Makakomo, vers le sud, on voit de remarquables rochers de granit, deux surtout, qui, pareils à une couple de frères géants, dominent les autres d’une hauteur de soixante-dix à quatre-vingts pieds.


Les deux Frères.

Les montagnes boisées reparaissent sur la côte, mais çà et là des éboulis en exposent la nature pierreuse. Pendant quelque temps la chaîne continue à être parallèle au rivage. Au cap Moussounghi, près de l’île de Poloungo, elle est formée de rocs détachés, rocs de granit, qui paraissent devoir tomber au moindre ébranlement, et font craindre de camper à leur base. Bientôt après, des falaises de calcaire blanc sortent du lac, sous forme de colonnes et de piliers.

Au cap Yamini, la muraille est très haute et composée d’innombrables feuillets de pierre rouge de l’épaisseur d’une brique romaine. Délitée par la pluie et le soleil, rongée par les vagues, cette portion du rivage ressemble beaucoup à une série de châteaux et de forteresses en ruine, reposant sur des arcades, et