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En quittant la rive occidentale du Tanganyika, on entre dans une région nouvelle : géographie, ethnologie, zoologie, entomologie, botanique, tout est différent.

La route passe d’abord sur les éperons méridionaux de l’Ougoma, habitat du mvoulé, cet arbre si précieux pour les indigènes, qui, de sa tige superbe, font leurs grandes pirogues.

Juste à l’extrémité sud des montagnes de l’Ougoma, le lac reçoit le Rougoumba, qui traverse la lisière septentrionale de la plaine voisine de la sortie du Loukouga ; tandis que le Rouboumba, qui naît près de la source du Rougoumba, est loin de celui-ci, à peu de distance de son embouchure.

Le pays est montueux, pays de collines, offrant çà et là des plaines jusqu’à ce que l’on ait passé l’Ouboudjoua, où il devient décidément pays de montagnes.

L’Ouhiya et l’Ouvinnza, les deux provinces suivantes, sont formées d’une série de chaînettes projetées dans différentes directions par la chaîne du Bammbaré, qui est la plus importante de cette partie de l’Afrique.

Au delà de ces montagnes est une rampe moins haute, qu’en sépare une plaine fertile, bien arrosée. Vient ensuite un plateau, où s’élèvent quelques monticules rocheux et qui s’étend jusqu’au bord du Loualaba.

Ces montagnes et ces collines sont formées, comme toutes celles que nous avons rencontrées jusqu’ici, de granit, de gneiss et de quartz, avec çà et là quelques épanchements de porphyre.

Des strates de sable et de cailloux roulés en composent les étages inférieurs, et paraissent avoir autrefois constitué le fond de quelque vaste mer. Ces lits de sables et de galets varient beaucoup d’épaisseur et d’étendue.

Entre le Tanganyika et les montagnes du Bammbaré est une hématite rouge, que l’on exploite, mais non sur une très grande échelle.

De l’autre côté des montagnes, le sol qui couvre les plaines est un riche humus sableux, traversé par un grès schisteux d’un gris foncé, qui apparaît dans le lit de quelques-unes des rivières.

Le sol rouge n’existe pas autour de Manyara ni des villages environnants ; mais on trouve là des collines entièrement composées d’un minerai noir de fer spéculaire, qui fournit un métal dont l’excellente qualité contribue, dans une large mesure, à la supériorité des armes et des autres articles forgés dans le pays.