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le noble animal était commun, on ne le rencontre plus que rarement.

En face de l’extinction présumable de la traite de l’ivoire, et en admettant, ce que doit faire tout homme de sens, que le commerce légitime est le véritable moyen d’ouvrir et de civiliser un pays, nous devons chercher quels sont les articles qui pourraient donner lieu à un négoce lucratif, remplaçant la traite de l’ivoire.

Rien de plus facile que cette recherche : le centre de l’Afrique est un pays merveilleux dont les produits égalent en nombre, en diversité, ceux des régions les plus favorisées du globe ; et si l’on employait les habitants de cet heureux pays à l’exploitation de ces richesses minérales et végétales, de grandes fortunes seraient la récompense des pionniers du nouveau commerce.

La première chose à faire serait d’établir des voies de communication. Pendant quelque temps, on manquerait des bras indispensables à la culture du sol, aux travaux des mines, à la création des routes ; mais cette pénurie même ne serait pas sans avantage ; elle ferait sentir aux chefs qu’ils auraient plus de bénéfice à employer leurs sujets dans leur propre pays qu’à les vendre : et l’intérêt qui, aujourd’hui, les pousse à répondre aux demandes des marchands d’esclaves, leur ferait au contraire repousser les offres des traitants.

L’énumération de quelques-uns des produits qui pourraient devenir la base d’un commerce fructueux, donnera une idée de la richesse de cette région.

Dans le règne végétal, nous citerons :

La canne à sucre, qui prospère dans tous les endroits suffisamment humides ;

Le coton, cultivé presque partout et que nous avons trouvé à l’état sauvage dans plusieurs provinces, notamment dans l’Oufipa.

L’élaïs, qui donne l’huile de palme, croît à profusion dans toute la vallée du Loualaba, où il réussit merveilleusement à deux mille six cents pieds au-dessus du niveau de la mer, et en quelques endroits, à trois mille pieds d’altitude. Ce palmier existe également dans l’île de Pemmba, et pourrait être cultivé avec avantage, sans aucun doute, sur la côte orientale.

Le café vient spontanément dans le Karagoué, ainsi qu’à l’ouest de Nyanngoué. Dans la première de ces provinces, la fève,