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terme générique. Le Simmbo dont nous parlons ici est un lieu de halte, où l’on se repose une dernière fois avant de braver les fatigues de la traversée de la Makata. Il courait, à l’égard de cette plaine marécageuse, des bruits capables de faire reculer le plus intrépide, s’il n’avait pas connu la tendance des nègres à l’hyperbole.

Ayant passé en revue la cargaison, je vis qu’il manquait un ballot ; c’était celui d’un nommé Oulédi qui avait déserté avec armes et bagages. J’envoyai immédiatement à la poursuite du fugitif cinq de mes soldats, qui revinrent le soir avec le délinquant. On l’avait retrouvé à Simmbaouéni, où il était allé, croyant que notre refus de payer la taxe le ferait bien accueillir. Il se trompait : miss Kisabenngo le rendit au chef de mon escouade, avec la totalité de ses bagages, et ne préleva qu’une amende de sept dotis pour notre contravention.

Je fis donner à Oulédi un certain nombre de coups de fouet pour servir d’exemple ; tous ses camarades trouvèrent que le châtiment était juste. La désertion, sur cette partie de la route, n’est pas considérée comme déshonorante ; mais le fugitif se fait un point d’honneur de ne pas emporter sa charge.