Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/18

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qui aiment, les jeunes gens qui espèrent et les vieillards qui se souviennent.

Je ne veux point ici faire œuvre de critique et vous louer en argumentant sur votre talent. Ce rôle de pédant, au milieu de vos fleurs, me paraîtrait bien lourd. Non, je tiens seulement à vous dire toute mon émotion, le charme sous lequel vous m'avez tenu. Imaginez que je sois allé vous voir, près de Marseille, aux Aygalades ou à Montredon, dans un petit jar- din rafraîchi par les brises de mer. Je suis un passant, un invité, un ami émerveillé de vous entendre; et jusqu'au soir nous causons, et je m'en vais, en emportant votre chant de cigale adouci, pareil dans la nuit tiède à un chant de flûte.

D'abord, ce sont vos souvenirs d'enfant, votre oncle, l'abbé de Saint-Chamas, chez lequel vous avez passé une nuit si terrible, en l'écoutant ronfler; ce sont vos souvenirs