Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/19

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de collège, le pion Taddeï, le petit Parisien, un fils de la maîtresse du sous-préfet, que les maîtres saluaient très-bas; le nouveau, un enfant tendre et farouche, qui restait immobile, à l'étude, avec le regret du grand air et de la liberté dans les yeux. Ce sont encore vos trois journées passées près de votre sœur Thérèse, à sa naissance, à son premier rire de gamine, à sa mort de pauvre ange innocent. Contes légers, sans dénoûment, d'une impression exquise d'histoires qui commencent et qui ne sauraient finir. C'est la vie elle-même, le sanglot d'une minute, le sourire d'une seconde, un brin de chèvrefeuille cueilli, respiré et jeté, ce qu'on rêve en regardant les nuages du ciel s'envoler et passer comme des migrations d'oiseaux de neige. Rien ne peut être plus délicat comme art, ni plus ému comme sentiment.

Ensuite, vous avez grandi, vous menez