Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/23

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est le don par excellence, en ces temps d'analyse exacte et colorée. Demain, il faut quitter le conte pour le roman et apporter votre page, votre document, à l'universelle enquête que notre génération fait sur l'homme et sur le monde.

J'ai gardé une critique. Dans un de vos contes, LE MAL DU PAYS, vous racontez vos impressions de tristesse et de découragement, un jour d'hiver, à Paris, au fond d'une chambre sombre. Ah! ne dites pas du mal de notre grand Paris, où l'on se bat, où l'on triomphe ! Sans doute, les enfants du soleil, venus comme vous des bords de la mer bleue, y pleurent, y tendent les bras vers la patrie absente. Les brouillards de la Seine les étouffent ; ils revoient là-bas des coins aimés et ensoleillés qui les appellent, et ils partent souvent, ils fuient avec des sanglots de femme. Mais, quand ils ont le courage de rester, ils s'aguerris-