Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/24

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sent et deviennent des hommes. Si Paris n'a pas le soleil, il a la gloire, qui éclaire et qui brûle, elle aussi. Mes tendresses d'adolescent sont restées où je vous ai dit, dans ce trou de verdure, près de l'Arc ; mes amours d'homme sont ici, dans nos rues boueuses, sur nos trottoirs où la foule se heurte, en pleine lutte. Et vous êtes de reins assez forts, quoique bien jeune, vous devez aimer Paris pour son champ de bataille, rester debout sous le ciel menaçant, après avoir envoyé à la Provence vos baisers d'adieu.

Écoutez cette dernière parole. Le grand Paris vous lira, le grand Paris vous applaudira, et vous aimerez le grand Paris.

Toutes mes amitiés.

ÉMILE ZOLA.

Paris, 28 mai 1876.


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