Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/27

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des roses sur les collines du bord de l'étang; des souffles tièdes faisaient frissonner les feuilles des mûriers; des vols de martinets passaient au-dessus de nos têtes en poussant de petits cris joyeux. Au milieu du silence des champs, dans le loin, on entendait tinter les clochettes des troupeaux qui allaient passer la nuit à la belle étoile. Des paysannes revenant de la journée se retournaient pour nous saluer. Plus loin, c'était un vieillard coiffé d'un bonnet blanc, monté sur son âne, une jambe de çà, une jambe de là, la bêche pendue au cou de la bête. Il s'écartait un peu afin de nous livrer passage, nous disait bonsoir de la main, puis, avec un : « Hue ! dia ! » mélancolique, reprenait le cours un instant interrompu de sa méditation.

A quelques kilomètres de là, nous croisâmes une carriole de bohémiens. Deux gros chiens dont les langues baveuses tou-